Dimanche, la veille de la reprise du boulot, j’ai été me balader en famille dans les rues de Tournai. J’ai été tristement surpris par le nombre de déjections canines qui jonchaient les trottoirs. Il y avait même plusieurs étrons au pied de la cathédrale, juste à côté du panneau qui avertit d’une amende de 50 euros les propriétaires de chiens peu tatillons avec la propreté publique. C’était comme une provocation. J’aime les toutous. J’ai moi-même un Border Collie que j’adore, que j’emmène en vacances avec moi, qui est comme un membre de la famille et dont je vante souvent les mérites au point de susciter des sourires gentiment moqueurs chez mes collègues.

Mais s’il y a bien quelque chose que j’ai en horreur, c’est de mettre mon pied dans un étron, dans une déjection, dans une crotte, dans un excrément, bref dans un caca de chien. C’est un manque de respect envers les autres, mais c’est aussi une mauvaise publicité pour l’animal lui-même. Je peux ainsi comprendre qu’on regarde avec méfiance un homme ou une femme qui promène son chien sur la voie publique, même si personnellement je veille toujours à emporter un petit sachet salvateur. On peut toujours mettre en cause les autorités publiques, mais j’estime que c’est avant tout l’affaire des propriétaires de chiens. Une affaire de civisme, même si aujourd’hui, le mot n’a pas beaucoup plus de valeur qu’un étron…
Lors de mes vacances en Grande-Bretagne, j’ai rarement vu un étron souiller la voie publique. Tout simplement parce que là-bas, on aime les animaux de compagnie. J’ai pu m’en rendre compte en Écosse: notre chienne Mila a eu droit à un panier cadeaux lors de notre arrivée au second cottage que nous avons occupé au cours de notre séjour. Les passants avaient toujours un regard aimable, voire parfois un mot gentil, lorsque nous la promenions en ville ou dans des endroits plus reculés. Mais pas question de badiner avec la propreté. Dans les cités touristiques, un panneau vous rappelle au moins tous les 200 mètres l’amende à laquelle vous vous exposez si jamais vous laissez votre animal se soulager n’importe où. Mais des poubelles et des distributeurs de sachets sont aussi à la disposition des maîtres.
Si en dépit des mises en garde, vous n’avez pas ramassé ce que vous auriez dû ramasser, vous avez droit à la vindicte populaire comme j’ai pu m’en rendre compte à Falkland, une charmante cité dans l’ancien royaume de Fife. Un panneau surmonté d’un « Wanted » comme dans les westerns invitait la population à dénoncer, numéro de téléphone à l’appui, le propriétaire qui ne faisait pas disparaître les traces de son animal.
Je ne sais si c’était un trait d’humour britannique ou un avertissement tout ce qui a de plus sérieux, mais cela frappait les esprits. Faut-il en arriver à de telles extrémités pour faire respecter la propreté sur le continent? Je ne crois pas. La culture latine n’est pas la culture anglo-saxonne. Je ne l’espère pas non plus. Quoique…. Je l’avoue, je sens monter comme une envie de pendre haut et court le maître qui n’a pas ramassé ce qu’il aurait dû, si malencontreusement j’ai mis mon pied dedans. Une envie, seulement. Car contrairement à ce qu’affirme le dicton populaire, cela ne porte pas bonheur, cela met plutôt de très mauvaise humeur…
Oui, je sais, ma note est très terre-à-terre.