Page blanche et idées noires

Lorsque j’ai ouvert ce blog, je m’étais promis d’écrire une note au moins une fois par semaine. Mais il s’est écoulé près de deux mois avant que je ne reprenne la plume pour livrer mes impressions personnelles sur l’actualité. La flemme automnale, le manque d’inspiration, une certaine lassitude face à la sinistrose économique de cette fin d’année, la perspective de la fin du monde en décembre 2012 ou encore les remarques verbales de certains lecteurs, dans lesquelles je ne sais si je dois déceler de l’ironie ou une forme de compliment? Un peu de tout cela sans doute. J’ai bien entamé trois notes sur le temps qui passe (qui file plutôt), le Tour de France et la culture sportive des citoyens de la communauté française de Belgique, mais sans aller jusqu’au bout. Les sujets ne manquaient pas pourtant en cette fin d’année: la fermeture de Ford Genk, l’avènement de Bart De Wever à Anvers, la zizanie au sein du PS de Mouscron, etc. Les mots ne sortaient plus. Ou plutôt ne me convainquaient pas. Ils sonnaient creux ou faux au point de les abandonner à leur sort.

La meilleure façon de dissiper l’angoisse de la page blanche et de retrouver l’inspiration? Un vieux truc de chroniqueur dont j’use ici: en parler en fait, en faire tout simplement le sujet d’une chronique.  Avec la ferme résolution de reprendre le fil de ce blog avec plus de régularité, de reprendre cet exercice gratuit avec moi-même pour ne pas perdre pied face à l’intensité du monde.

Sexe

Sexe. C’est le titre de ma note aujourd’hui. Non, je ne vais pas raconter ma vie sexuelle et encore moins celle des autres. Je ne vais pas non plus commenter les positions du kamasutra. Je pourrais seulement commenter la vie sexuelle d’un poisson puisque j’ai consacré ma thèse de fin d’études en psychologie à « la sélection sexuelle chez Oreochromis mossambicus (Pisces, cichlidae) » qui a même fait l’objet d’un article scientifique dans une revue sérieuse encore disponible sur le net; j’étais passionné d’éthologie à l’époque. Mais non, je le répète, rien de tout cela,  je veux tout simplement me livrer à une petite expérience un peu trompeuse : vérifier si le mot « sexe » en titre de mon blog va générer davantage de clics, s’il va faire exploser mon compteur du nombre de visites (j’en suis actuellement à plus de mille visiteurs uniques). Je suis déjà sûr de retrouver mes collègues (coucou, les amis!) et peut-être de nouveaux visiteurs. Le mot « sexe » est celui qui est rentré le plus souvent dans le moteur de recherches de yahoo, avais-je appris lors d’une conférence à laquelle j’avais assisté aux balbutiements du net.

C’est surtout un article lu sur le site 20 minutes qui m’a incité à tenter l’expérience. Il est consacré à un groupe de féministes russes dont la particularité est de manifester seins nus. Son titre est révélateur : « Personne ne prêtait attention à nous, et un jour nous avons enlevé nos t-shirts ». Hé oui, pour attirer l’attention de nos jours, il faut non seulement se mettre à nu, mais se montrer nu. Ce n’est pas un jugement de valeur, loin de moi l’idée de jouer le père la vertu, mais un constat. Puis, je préfère nettement la nudité à la violence. Promis, à la fin du mois, je vous dirai si mon « sexe » a fait exploser le compteur. Une petite expérience, vous dis-je, sans plus.

Et toutes mes (s)excuses à tous ceux et toutes celles qui s’attendaient à quelque chose de plus… pimenté.

Monsieur Propre

Mes collègues de Nord Eclair France ont consacré un article à un citoyen de Tourcoing qui a créé un blog pour dénoncer la malpropreté dans le quartier de la Gare de sa ville. Il parcourt les rues, son appareil photo en bandoulière, et immortalise tags, sacs poubelles éventrés, déchets abandonnés, etc. Il ne s’en prend pas à la municipalité, dont il reconnaît les efforts, mais il décrit son exaspération. Je peux le comprendre: c’est là que naît le premier sentiment d’insécurité. Le Tourquennois qui, selon l’expression de mon collègue, ne râle pas pour le plaisir de râler, réfléchit à des solutions qu’on pourrait aller chercher du côté de la Belgique, dit-il. Il ne les décrit pas dans l’article, mais je suis curieux de les connaître car j’ai le sentiment qu’en matière de propreté dans les rues, Mouscron et Tournai ne sont pas mieux loties que leurs villes voisines du Nord. Je ne compte plus le nombre de canettes dans les fossés lorsque je parcours, avec mon chien, la campagne tournaisienne. La lutte contre les incivilités a été renforcée, notamment à travers les amendes administratives, mais elle tarde à révéler ses effets, du moins visuellement. Comme ce citoyen français, je ne blâmerai pas les communes. J’en appellerai au sens civique de tous et toutes, mais hélas, le mot « civisme » est considéré aujourd’hui comme un gros mot. A Mouscron, il y a quelques mois, un agent d’entretien me confiait se faire insulter régulièrement lorsqu’il passe dans les rues avec son aspirateur à déchets. On jette même devant ses pieds les détritus avec, dans les yeux, un air de défi. « C’est ton boulot de les ramasser », lui dit-on s’il fait mine de réagir.

Détail non sans importance: le Monsieur Propre de Tourcoing a écrit à la Ville, n’a pas reçu de réponse, mais les rues qu’il dénonçait dans sa missive ont été nettoyées le lendemain. Mais les services de propreté auraient pu repasser le surlendemain, car elles ne sont pas restées nettes très longtemps.

En guise de prologue

Bonjour, je commence dès aujourd’hui, le dimanche 29 avril 2012, la rédaction d’un carnet de bord dans lequel je livrerai mes commentaires personnels sur l’actualité régionale de la Wallonie picarde (ou Hainaut occidental), fédérale de la Belgique et internationale. C’est dans la même ligne du carnet de bord que je rédigeais pour le compte de Nord Éclair lorsque j’étais chef de l’édition tournaisienne et à propos duquel j’ai eu beaucoup d’échos favorables. Mon nouveau carnet de bord est plus personnel : il n’engage que moi et non la rédaction de Nord Éclair et/ou de Sudpresse, auquel appartient Nord Éclair. Vos commentaires sont toujours les bienvenus, mais je n’accepte pas ceux sous le couvert de l’anonymat, ceci pour éviter les dérives que je lis parfois sur les sites internet des journaux. J’essayerai d’alimenter mon carnet de bord au moins une fois par semaine au gré de mes lectures, de l’actualité, de vos commentaires, de mes expériences personnelles et de mes rencontres.

Je ne veux nullement m’ériger en donneur de leçons mais bien en incitateur de réflexions.

Je vous souhaite une bonne lecture.