Le cycle de la vie

Samedi 16 octobre 2021. Jour et nuit. Blanc et noir. Lumière et ténèbres.

Deux moments.

Tout d’abord la joie. Le mariage d’un neveu. Au nord-est de Paris, dans un beau prieuré. Les sourires, les rires. Les souvenirs de l’enfance, de l’adolescence, si proches, si loin. Des larmes aussi, de bonheur. L’émotion des parents et d’une sœur aux jolis mots. L’amour au grand jour, éclatant, évident. Une autre bonne nouvelle: un autre neveu, bientôt papa. Le week-end parfait.
L’amour, la naissance en ce jour.
Le cycle de la vie, dans ce qu’elle a de plus beau.

La tristesse ensuite. Retour de Paris. Coup de fil en soirée. Le décès d’une tante, dans une autre partie de la famille. 25 ans de lutte contre ce fichu crabe. Le chagrin, les larmes. Des souvenirs aussi. Les parties de foot avec les cousins dans le jardin de la ferme familiale. Les séances de cache-cache entre les ballots de paille. La bienveillance de mon oncle et de ma tante. Souvenirs d’enfance, tendres et précieux.
Mais le deuil en ce jour.
Le cycle de la vie, dans ce qu’elle a de plus cruel.

Un jour, deux moments.

Hommage à une cousine disparue, que j’avais perdue de vue

Voici une chronique que j’ai écrite, en mars 2009, en hommage à une cousine disparue dans des circonstances difficiles et que j’avais perdue de vue. J’avais disserté sur le temps qui file. C’était il y a quatre ans, pratiquement jour pour jour, déjà: 

 

« Après un début prometteur, le printemps a revêtu mardi un habit plus sombre. Le ciel m’est paru d’autant plus gris que le retour de la pluie coïncidait avec les funérailles d’une cousine, comme s’il avait voulu marquer la journée du sceau de la tristesse. Je n’avais plus vu Patricia depuis au moins une dizaine d’années. Continuer la lecture de Hommage à une cousine disparue, que j’avais perdue de vue

Tabac, merci Papa…

Aujourd’hui, c’était la journée mondiale de la lutte contre tabac. En dépit des campagnes d’information, je suis toujours étonné par le nombre de jeunes qui fument encore. J’en vois tous les jours, des filles pour la plupart, dès le matin, lorsque je conduis mes enfants à l’école. On grille sa clope avant de franchir les grilles de l’établissement. Il y a toute une gestuelle, un jeu de séduction avec la cigarette, déjà rien qu’en l’allumant: cela se devine sur leur visage. Loin de moi l’idée de les condamner ou de les blâmer: cela les renforcerait, je pense, dans leur comportement. A cet âge-là, on aime se jouer de l’autorité. Je préfère m’intéresser aux raisons qui poussent les autres jeunes à… refuser la cigarette. Cela peut être, à mon humble avis, une mine précieuse d’informations pour les professionnels de la prévention contre le tabac.

Qu’est-ce qui motive un jeune à dire non, alors qu’il est confronté à la pression de ses pairs? Pas simple à l’adolescence lorsqu’on a soif de reconnaissance. Personnellement, c’est une phrase de mon père. Une simple phrase qu’il m’a dite sur un ton ferme, mais sans une once de menace, avec la force de l’évidence : « être un homme, c’est aussi pouvoir dire non ». Il l’a balancée au bon moment, alors que je me cherchais un peu vers l’âge de 15 ans. Et je me souviens parfaitement de l’instant, tant la phrase m’avait à la fois marqué et pris au dépourvu, au détour d’une conversation anodine: dans la voiture, à la hauteur du passage à niveau de la Roë à Péruwelz. Sans doute avait-il deviné que quelques jours auparavant, des copains m’avait proposé de fumer « une sèche », comme on disait à l’époque. Ils s’étaient bien foutu de ma gueule lorsque j’avais refusé. Je ne m’étais senti humilié, mais la phrase de mon père m’avait redonné confiance. Oh, par la suite, j’ai bien tiré sur quelques cigarettes lorsque j’étais étudiant avant un examen à l’unif, ou par jeu après une soirée arrosée avec les co-kotteurs, mais sans m’engager sur la voie de la dépendance. Le « être un homme, c’est aussi pouvoir dire non » m’avait poursuivi et me poursuit encore aujourd’hui.