Un 21 juillet sous le soleil : bon signe pour la Belgique?

Le jour de la fête nationale a coïncidé avec le retour du beau temps. Un bon signe pour l’avenir du pays? On pourrait le croire, surtout après la scission de BHV, les trois initiales qui ont empoisonné la vie des Belges ces cinquante dernières années. Et après avoir retrouvé une nouvelle santé financière et une crédibilité économique aux yeux du monde entier. Je voudrais être optimiste pour un pays que j’aime bien en dépit de toutes ses contradictions, mais ma raison l’empêche de l’être. Il suffit de lire la presse néerlandophone pour s’en rendre compte. Alors que le Soir titrait « Sire, la Belgique va mieux » en reprenant les paroles de Di Rupo après la signature des accords qui scellent la scission de BHV, le Standaard reprenait, lui, la phrase de la NV-A à propos de la fête nationale en Une de son site internet: « une petite fête parce que les Flamands doivent tout payer « .  

Le contraste est encore plus saisissant entre la manière dont les Flamands et les Francophones vivent les dernières avancées institutionnelles lorsqu’on lit les réactions des internautes sur les sites des journaux flamands. Certes ce sont souvent les plus extrémistes qui s’expriment, mais ils sont très peu contredits. La majorité des commentaires allaient dans le même sens: les Flamands se sont fait avoir une fois de plus… C’est vraiment à désespérer de faire un accord.

Un dernier signe qui ne m’incite pas à l’optimisme : ce matin, dimanche 22 juillet, j’ai profité du beau temps pour faire une longue balade à vélo, entre Tournai et Courtrai. Dans la cité des Cinq Clochers, il y avait encore les traces de la fête de la veille avec beaucoup de drapeaux belges qui pavoisaient les façades. Une fois arrivé en Flandre, en passant par Espierres-Helchin, qui n’est pourtant pas la plus extrémiste des communes, et Kooigem pour gagner Courtrai,  j’ai voulu compter le nombre de drapeaux tricolores aux fenêtres. Je n’en ai vu aucun. Absolument aucun. Je retiendrai surtout le soleil de ce 21 juillet. Rien de plus.

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carnet de bord de Daniel Foucart

Journaliste à Nord Eclair belge (Tournai et Mouscron) depuis 1991, passionné par l'actualité vue par le petit bout de la lorgnette. Et à bord : quelques tranches de vie.