Poèmes de l’extrême nord et de l’extrême sud

Deux textes, deux poèmes qui nous viennent de deux pays aux antipodes.

Le premier est celui que Nelson Mandela lisait dans sa prison d’Afrique du  Sud pour se donner la force de lutter. Il est du poète William Ernest Henley (1875). On a eu l’occasion de le redécouvrir lors de la sortie du film Invictus, réalisé par Clint Eastwood:
Hors de la nuit qui me recouvre,
Noire comme un puits d’un pôle à l’autre,
Je remercie les dieux,
Quoi qu’ils puissent être
Pour mon âme indomptable.
Prisonnier des circonstances,
Je n’ai pas gémi ni pleuré à voix haute
Sous les coups de la fortune,
Je suis debout bien que blessé.
Au-delà de ce monde de colère et de pleurs,
Ne plane que l’Horreur de l’ombre.
Et pourtant, la menace du temps
Me trouve et me trouvera sans peur.
Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Le deuxième a été lu en public en 2011 sur une place de Norvège après la tragédie qui a coûté la vie à 77 personnes, victimes du terroriste d’extrême droite Anders Behring Breivik. C’est un poème de 1936 qui a animé les résistants norvégiens pendant la deuxième guerre mondiale:
Voici notre promesse,
Entre frères,
Nous prendrons soin de
ce monde des hommes
Nous prendrons soin
de sa beauté,
de sa chaleur
Comme on le fait pour un bébé
que l’on berce doucement
Dans nos bras

C’est la force de la poésie: faire surgir l’humanité au bout du désespoir.

 

Publié par

carnet de bord de Daniel Foucart

Journaliste à Nord Eclair belge (Tournai et Mouscron) depuis 1991, passionné par l'actualité vue par le petit bout de la lorgnette. Et à bord : quelques tranches de vie.