Le citoyen peut aussi se bouger

Mercredi, à Mouscron, se terminait l’enquête publique relative au permis d’urbanisme demandé par le propriétaire du Refuge, l’ancien hôpital du quartier du Tuquet, qu’il souhaite transformer en un centre d’accueil susceptible d’accueillir jusqu’à 900 candidats réfugiés. On s’attendait à une véritable ruée sur les documents, que les  Mouscronnois pouvaient consulter à trois endroits différents, vu le tollé qu’avait suscité le projet avec manifestations, pétitions, interpellations au conseil communal, etc. Mais seulement 130 personnes ont émis des remarques, ce qui est beaucoup par rapport à d’autres enquêtes publiques, mais très très peu par rapport à l’irritation citoyenne.

Alors des grandes gueules, les Mouscronnois, qui se dégonflent dès qu’il s’agit de passer à l’action? Nous n’irons pas jusque là. Je placerai surtout le manque de mobilisation sur le compte de l’ignorance et de la paresse intellectuelle. La marche à suivre pour l’enquête publique a été affichée aux alentours de l’ancien hôpital, a été expliquée dans les journaux et à la télévision régionale, mais beaucoup de citoyens ne font pas beaucoup d’efforts pour aller chercher l’information ou, plus simplement, pour s’intéresser à la chose publique en dehors du cadre de la simple manifestation d’un ras-le-bol. Ils s’attendent à ce que cela tombe tout cuit dans leur boîte aux lettres, comme le prouvent les réactions sur le site de Nord Eclair à propos de l’article qui s’étonnait de la faible mobilisation. Beaucoup d’internautes ne savent d’ailleurs manifestement pas ce qu’est exactement une enquête publique. Bien sûr, c’est aux médias et aux responsables politiques d’expliquer à nouveau et d’expliquer encore, mais c’est aussi au citoyen de se bouger un peu.  C’est valable pour ce projet qui n’aboutira probablement pas, vu que le Collège communal va émettre un avis négatif, mais aussi pour tout ce qui touche de près et de loin la vie publique : le citoyen est avant tout un acteur de son propre devenir, il ne peut se contenter d’être un observateur râleur.

Publié par

carnet de bord de Daniel Foucart

Journaliste à Nord Eclair belge (Tournai et Mouscron) depuis 1991, passionné par l'actualité vue par le petit bout de la lorgnette. Et à bord : quelques tranches de vie.