Disparaître derrière son sujet…

J’ai noté, dans mon calepin, une phrase du photographe Raymond Depardon que lui avait dite un chef de service lorsqu’il travaillait pour une agence de presse. Il l’a rappelée à un journaliste du Soir qui l’interviewait cette semaine : « à mes débuts, on me disait : ‘oulala, tu commences à te prendre la tête. Tu n’es qu’un journaliste. Tu dois disparaître derrière ton sujet ». Je l’ai notée parce que la phrase correspond à l’idée que je me fais du métier : on doit effectivement s’effacer derrière son sujet. Raymond Depardon, lui, n’était pas tout à fait d’accord avec la sentence de son chef de service : un auteur ou un artiste peut naître derrière le sujet, ce qu’il est devenu d’ailleurs, mais alors, selon moi, on sort du journalisme.

Hasard de l’agenda : le jour où je découvre ce souvenir de Raymond Depardon dans le Soir, je suis invité à tester trois véhicules 100% électrique de Renault dans les rues de Mouscron. Et qu’ai-je fait avec deux de mes collègues : je me suis mis en scène, photos et vidéo à l’appui, derrière le volant de ces véhicules qui sont bluffants par ailleurs. Je ne me suis pas tout à fait effacé derrière le sujet…

Publié par

carnet de bord de Daniel Foucart

Journaliste à Nord Eclair belge (Tournai et Mouscron) depuis 1991, passionné par l'actualité vue par le petit bout de la lorgnette. Et à bord : quelques tranches de vie.